L’Union des Anciens Etudiants est ravie de vous annoncer son nouveau partenariat avec Exhibition Hub, créateur, producteur et distributeur d’expositions et d’événements culturels.
Sur présentation de votre carte de membre, Exhibition Hub vous offre 2 € de réduction sur chaque ticket acheté sur place, pour chaque événement produit ou co-produit par Exhibition Hub.
Pour l’occasion, notre secrétaire générale adjointe, Milena Sztencel, a rencontré David Zylberberg, entrepreneur et associé chez Exhibition Hub.
- Qui es-tu ? Présente-toi en quelques mots.
Je m’appelle David Zylberberg. J’ai 34 ans, je suis entrepreneur et j’ai passé la moitié de ma carrière entre le monde public et le monde privé : cinq ans de cabinet ministériel, entre deux aventures entrepreneuriales et là je gère deux activités : une activité de production d’expositions internationales qui est Exhibition Hub, où l’on crée et produit des expositions tout public qui font le tour du monde ainsi que des expositions immersives et digitales, et une autre activité qui est une plateforme de e-commerce dans le secteur alimentaire et de commerce locale. Je suis également un Alumni de notre Alma Mater, diplômé de Sciences Politiques et d’Etudes Européennes en 2009.
- Quel est ton lien avec l’ULB ?
Fort ! Il est familial, mes parents ont fait l’ULB, cela a toujours été l’institution de référence pour faire ses études. Je n’ai jamais imaginé faire mes études ailleurs. J’ai donc choisi dogmatiquement l’Université du Libre Examen (rires).
J’ai très rapidement aimé cette prise de liberté instantanée que l’on y trouve. Je m’y suis investi. J’étais très guindailleur mais je n’ai jamais été folklo, je ne suis pas baptisé, ce qui ne m’a pas empêché de faire une année ou j’ai fréquenté tous les TD, comme un bon étudiant. Je pense cependant que le baptême est un acte fédérateur pour beaucoup de gens, je connais beaucoup de baptisés qui en tirent une merveilleuse expérience et des liens très forts.
J’étais très impliqué dans le Bureau des Etudiants Administrateurs (BEA), au niveau des structures de l’ULB, avant la réforme que l’on a connue il y a quelques années. J’ai également été très impliqué dans un festival qui a longtemps été un festival de référence à l’ULB, “La Nocturne de l’ULB”, à laquelle j’ai participé depuis la création et que j’ai présidée en 2008. C’était très gai d’être dans une Université dans laquelle, pendant un temps on pouvait, en tant qu’étudiant, recevoir les clefs du campus le temps d’une soirée.
C’était donc assez naturel pour moi de garder un lien avec l’Union des Anciens Etudiants.
- Peux-tu nous décrire ton parcours professionnel ?
Après l’ULB, j’ai eu l’opportunité de partir travailler aux Etats-Unis. J’ai commencé ma carrière en tant que consultant dans le secteur de la diplomatie publique. J’y ai vite créé un tissu professionnel.
Par la suite, je suis rentré en Belgique, j’ai fait 5 ans de cabinet ministériel. J’ai été conseiller d’une Vice Première Ministre et ensuite du Ministre Président de la Région Bruxelloise, expérience que j’ai adorée mais j’ai une fibre entrepreneuriale forte, j’ai donc quitté ce doux monde politique pour créer ma boite et pour continuer de nouvelles aventures. Cela m’a amené à avoir cette plateforme de e-commerce qui est en plusieurs actes, de succès, de plantage, de re-succès, de re-plantage. Cela a d’ailleurs été relancé pendant le confinement et cela s‘est très bien passé.
Et puis je me suis récemment associé avec cette belle boite qui produit des expositions : Exhibition Hub, qui produit aussi le Movie Drive. On a mis sur pied le plus grand événement en Belgique Covid-friendly à Tour&Taxi avec le plus grand écran d’Europe, ce qui a permis aux gens de retourner au cinéma, donc c’est plutôt sympa !
Nous avons également une exposition Monet à la galerie Horta, près de la gare centrale. On a créé un centre d’art digital ou l’Union des Anciens Etudiants a d’ailleurs fêté les Vœux du Président pour l’année 2020.
- Comment le projet Exhibition Hub s’est-il développé ?
Exhibition Hub a été créé par 2 vétérans de la production culturelle qui se sont mis à créer et à produire des expositions dans le principe d’expositions temporaires et itinérantes, qui font le tour du monde et ne restent jamais à un endroit plus de 6 mois. Il y a donc une capacité assez forte à réaffecter des lieux. C’est un aspect que j’aime beaucoup, prendre possession de lieux tout à fait contre-intuitif, désaffectés ou laissés à l’abandon. En Angleterre, Van Gogh est projeté dans deux églises. On a également été l’un des premiers à exploiter la Bourse de Bruxelles avec des expositions telles que Van Gogh, Terracotta et Art of the Bricks. En créant l’exposition Monet à la galerie Horta, nous avons investi une ancienne galerie commerciale qui n’a jamais fonctionné en tant que telle et on lui a donné une destination culturelle. Cela a permis de recréer du passage dans un endroit où il n’y en avait plus du tout, à 200 mètres de la Grand-Place de Bruxelles. Il y a une fonction de revitalisation du tissu urbain qui est très chouette. Je me suis associé avec eux et je les accompagne dans le développement de la boite et le développement international.
- Quelles sont les valeurs qui ont porté ton choix de carrière et ton projet ?
La liberté ! C’est la plus grande !
J’en parlais avec mon associé qui disait “We have only one go around” (on n’a qu’un seul passage sur Terre). La liberté est la valeur que j’érige le plus haut et je me suis donné les moyens de l’avoir et d’assumer les conséquences de cette prise de liberté qui est toujours aussi une prise de risques. J’ai déjà mordu la poussière et ça m’a beaucoup appris.
C’est la valeur principale qui guide tout mon parcours, une volonté libre. On m’a souvent demandé pourquoi j’avais quitté la politique, si j’avais eu des problèmes, et pas du tout mais à un moment il faut faire un choix. Moi j’ai besoin de prendre ma liberté et de ne pas me sentir attaché.
- Tu as d’autres projets ?
Plein de projets ! On verra …
Il ne faut pas courir trop de chevaux à la fois, j’ai ce projet avec Exhibition Hub qui est très enrichissant et qui me demande énormément de temps. J’ai eu la chance de pouvoir m’associer. C’est une boite qui est en pleine croissance, qui a un rayonnement mondial, il y a beaucoup à faire, c’est un beau défi. C’est d’ailleurs la première fois que je me projette à très long terme dans une entreprise que je mène, donc c’est très chouette.
J’ai plein de projets parce que cela tourne toujours dans ma tête. J’ai ma plateforme de e-commerce qui se développe et qui va continuer à se développer mais elle est amenée à se développer sans moi. Donc mon projet est exclusivement lié, pour l’instant, à mon engagement professionnel et à mon engagement sur le côté, que cela soit avec l’Union des Anciens Etudiants, dont je suis administrateur et membre coopté du Bureau, avec le Centre d’Action Laïque, dont je suis également administrateur, ou avec SOS viol, qui est un engagement qui me tient à cœur.
- Exhibition Hub, est-ce quelque chose qui s’est développé suite à l’observation d’une lacune dans la société par rapport aux musées classiques ?
Bonne question. Oui et non. Des expositions il y en a toujours eues, par contre nous sommes pionniers dans l’art digital et immersif et aussi dans une certaine façon de créer des expositions qui tournent de façon incessante. On va toujours chercher des nouveaux lieux. C’est un peu comme les réseaux de facteurs au 15e siècle qui ouvraient des postes d’échanges commerciaux, et bien on a des réseaux de promoteurs et des réseaux de personnes qui nous cherchent des lieux pour faire des expositions et on va sans cesse aller y mettre des expositions.
- Quelle est la différence entre les musées plus classiques et ce que vous proposez ?
Comme je le disais, nous cherchons toujours de nouveaux lieux.
Un musée traditionnel va avoir une fonction ancrée dans son lieu géographique ainsi qu’une fonction souvent beaucoup plus scientifique et académique. Soit une destination de fondation, par exemple un musée Picasso qui aura pour fonction et destination de faire vivre et perdurer l’œuvre de Picasso ou l’œuvre d’un artiste, soit une fonction académique et de recherche avec des curations d’expositions et l’objectif de faire vivre l’Art et la culture mais de façon extrêmement ciblée dans cet ancrage géographique.
Exhibition Hub a pris un autre parti qui est de créer des expositions très populaires avec une dimension artistique. Mais nous n’avons pas vocation à remplacer les musées en tant que tels, qui ont souvent une approche plus scientifique que nous n’avons pas ou pas nécessairement. Cela n’empêche que pour notre exposition Terracotta, nous avons reconstitué l’armée de terre cuite du premier Empereur de Chine, une série de plusieurs milliers de statues. On a travaillé avec des scientifiques, des professionnels locaux, des artistes locaux qui ont fait des reconstitutions dans le même style de terre cuite, etc. C’est aller assez loin en terme de recherche mais on va toujours avoir un angle très populaire.
J’aime dire que nous sommes des créateurs de monde. Nous créons des mondes pour immerger le visiteur dans un monde soit d’artistes, soit d’univers dans lequel nous avons envie de le plonger. On veut le faire s’échapper du réel durant l’espace d’un instant. Ça, c’est notre motivation.
Quand on a des expositions comme Van Gogh ou Monet, il est évident qu’il y a un ancrage artistique. Souvent des visiteurs nous disent : “Je vais peu au Musée parce que je me sens intimidé par le fait d’aller au Musée et vous m’avez donné envie d’y aller”. Et ça c’est super. Ou “J’ai découvert Monet au travers de votre exposition”. C’est génial, c’est mieux que quelqu’un qui a peur ou quelqu’un qui n’a pas l’éducation, l’envie, et toute une série de raisons qui pourraient faire en sorte qu’il ne se reconnaît pas quand il va voir un tableau.
- Quelles ont été tes inspirations ?
On est toujours inspiré. Pour Exhibition Hub, l’inspiration vient clairement du monde de la musique et des tournées ou du monde de la grande production. Le producteur d’Exhibition Hub est celui qui a importé et fait tourner le spectacle Cavalia en Europe, qui est un peu le Cirque du Soleil des chevaux. Cavalia c’est 20 ou 40 conteneurs qui tournaient dans le monde entier, cela demande une logistique immense. C’est aussi lui qui a mis sur place et dirigé artistiquement le Brussels Summer Festival (BSF), dont le passage de Eurythmics au BSF. Il y a clairement un ancrage de la grande production. Appliqué à l’exposition, c’est une grande inspiration.
- Tu es inscrit à l’Union des Anciens Étudiants, pourquoi ? Est-ce important pour toi de maintenir ce lien avec l’ULB et les Anciens ?
C’est hyper important parce que l’ULB a toujours développé un lien très fort avec les étudiants.
J’ai été au Bureau, j’ai été au Conseil facultaire, au Bureau des Etudiants Administrateurs. L’étudiant a toujours eu une voix dans le destin de son université. Cela crée indéniablement un attachement. Ce lien existe toujours au travers de l’UAE, dans le respect des institutions. L’Ancien étudiant n’a pas forcément un droit sur son université mais je trouve ça beau d’être dans une institution qui a toujours laissé une place à ses Anciens dans le tissu académique, administratif, de recherche. C’est un lien fort.
C’est aussi un lien fort parce que nous, Anciens étudiants, faisons rayonner l’institution qui nous a formée, qui a participé à notre éducation. Je suis extrêmement attaché aux valeurs du libre examen. Le libre examen c’est quelque chose qui m’a été ancré très fort et je pense que c’est un vrai atout dans la vie professionnelle que d’en être doté. Cela permet d’innover. Le libre examen c’est remettre en question ce qu’un groupe, des individus ou des doctrines prennent pour acquis, pour quasi dogmatique. Ce n’est pas nécessairement renverser tout le temps la table mais c’est partir du principe que, quand on te dit “on a toujours fait comme ça”, c’est poser la question “pourquoi” et “pourquoi on ne ferait pas autrement”. Si la réponse c’est “on continue à faire comme avant”, elle est peut-être argumentée, mais en attendant cela permet une remise en question systématique. Cet attachement j’ai envie de le nourrir, j’ai envie de me battre pour qu’il persiste. J’ai déjà trouvé que le libre examen disparaissait un petit peu de l’enseignement de l’ULB. Je rencontre des étudiants qui ne savent pas vraiment me décrire ce qu’est le libre examen, je trouve ça dommage et j’ai envie d’exercer une pression là-dessus. Donc je trouve qu’en tant qu’Anciens, que groupe d’Anciens, on peut aussi faire rayonner notre institution mais parce qu’on la fait rayonner, on a aussi, peut-être, une responsabilité morale pour pouvoir agir sur et pour notre institution.
Maintenir un lien avec les Anciens est aussi important car la vie est faite de rencontres, de réseaux, de tissus sociaux, d’échanges et l’UAE nous permet, au travers de ce fil rouge qu’a été la fréquentation de cette même institution, de rencontrer des étudiants de générations différentes, de secteurs et de facultés différentes qui ont empruntés toute une série de voies professionnelles différentes. Cela permet d’échanger, de s’enrichir, de réfléchir en commun, de rester en contact et de rencontrer de nouvelles personnes. C’est génial ! On crée et on évolue mieux ensemble.